Nous terminons ce tour des émotions primaires avec le dégout et la joie. Et puisque les émotions sont corporelles, peut-on vraiment les gérer ? Qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle ?

Ce que nous dit le dégout

Le dégout, c’est quand il y a trop. Dans l’alimentation c’est quand c’est trop gras, trop sucré, trop salé ou tout simplement quand vous avez trop mangé. En matière émotionnelle, il en est de même. C’est quand il y a trop d’injustice, trop d’abus… Le dégout nous dit « Stop ! ça suffit ! » et nous invite soit à arrêter quelque chose de nous-même, changer notre comportement, soit à agir à notre niveau pour que quelque chose cesse ou ralentisse.

C’est l’émotion de dégout qui vous a peut-être poussé à quitter les chaines d’information en continue, c’est elle qui vous a révolté quand vous avez appris les pratiques de certains pays au pied des avions pour s’accaparer des masques destinés à d’autres pays. C’est elle aussi qui vous pousse à préférer le petit commerçant local parce qu’il n’y a pas de raison pour que ce soit toujours les multinationales qui tirent profit de la situation…

Le dégout à une vertu essentielle, celle de remettre de l’équilibre.

Ce que nous dit la joie

La joie c’est l’émotion du partage, du lien social, de l’appartenance à un groupe et d’ouverture. La joie est aussi ce baromètre qui vous permet de savoir si votre vie est en cohérence avec vos valeurs, vos aspirations sociales ou professionnelles. Et si ce n’est pas le cas, la quête de la joie peut vous pousser à l’action pour changer de vie, faire ce que vous aimez vraiment. D’où l’importance de savoir écouter ses émotions pour se mettre en mouvement. Si vous ressentez qu’il n’y a pas de joie dans votre vie, en clair, que vous n’êtes pas bien, posez-vous un instant, indentiez une action simple à mettre en œuvre, passez à l’action et observez ce qui se passe en vous. En faisant cela, étape par étape, vous serez pleinement dans une approche sophrologique d’activation du positif.

Peut-on gérer ses émotions ?

Quoiqu’en disent les nombreuses formations en développement personnel aux titres évocateurs comme « Apprenez à gérer vos émotions », cela est totalement impossible. Si un formateur est capable de vous donner les commandes de votre cerveau limbique, de vous permettre de contrôler la sécrétion d’hormones dans votre corps alors pour le coup c’est un champion !

Non, vous ne pouvez pas gérer vos émotions car il s’agit d’une réaction corporelle réflexe. En revanche, et c’est la bonne nouvelle, vous pouvez gérer votre relation aux émotions. La démarche sophrologique mais aussi d’autres disciplines peuvent vous accompagner dans cette voie.

J’y ai déjà fait allusion à plusieurs reprises dans ces trois articles consacrés aux émotions ainsi que dans des articles précédents, elle repose sur trois principes :

  • Le retour aux sensations du corps
  • La réalité objective et comment je m’y adapte au mieux de mes besoins
  • L’activation du positif

La première étape est donc de réapprendre à écouter son corps, accueillir les sensations, telles qu’elles sont, sans jugement pour prendre conscience de la présence de l’émotion. D’où les nombreuses pratiques sophrologiques sur l’accueil des sensations corporelles.

La seconde étape est de s’interroger sur l’origine, ce qui a provoqué la sensation : la réalité objective. D’où me vient cette peur ? Est-elle fondée ou est-ce une projection mentale de ma part ? D’où me vient cette tristesse ? Qu’est-ce que j’ai perdu ? Quelle est cette nouvelle réalité dans laquelle je suis ?

La troisième étape est de passer à l’action pour s’adapter et satisfaire au mieux nos besoins dans cette réalité puis se poser à nouveau, accueillir le positif si infime soit-il et recommencer.

Développer notre intelligence émotionnelle

La sophrologie vous invite ainsi à développer votre intelligence émotionnelle. Comprendre ce qui se passe en vous ou en l’autre pour adapter votre comportement et être juste dans la relation. Et je vous propose de l’illustrer par deux exemples.

L’an dernier, votre collègue a mis son nom sur une étude que vous aviez réalisé conjointement pour un projet est s’est fait mousser auprès de la direction. C’est une atteinte à vos valeurs et, nous l’avons vu, cela génère de la colère en vous.  La colère saine, consiste à aller le voir et lui expliquer clairement mais calmement que ce comportement n’est pas acceptable, puis reprendre votre collaboration dans votre intérêt mutuel et celui de l’entreprise. Mais si vous ne dites rien et qu’ensuite, à chaque fois qu’il s’exprime en réunion vous le critiquez violement en public, alors c’est une réaction émotionnelle parasite.

Second exemple, vous savez que votre manager est furieux parce que son intervention en comité de direction s’est mal passée. Vous lui présentez un dossier et il passe sa colère sur vous. Votre intelligence émotionnelle vous a permis de détecter la colère sur son visage avant même que vous ne preniez la parole. Vous savez donc que sa colère ne vous concerne pas. C’est la sienne ! Vous pouvez donc tranquillement dérouler votre présentation sans remettre en cause intérieurement la qualité de votre travail.

Comprendre ses émotions et celles des autres pour s’adapter est donc la clé pour favoriser votre épanouissement personnel.

Nos émotions nous invitent à l’action – Épisode 3
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